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Chapitre 1 : J'irai avec elle
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Aneka adorait escalader, grimper et crapahuter dès que l'occasion se présentait à lui. D'un naturel tapageur, son activité favorite lui permettait souvent d'échapper aux conséquences de ses pitreries. Cependant, cette fois-ci, il allait devoir rester le plus discret possible. Il était en effet perché entre deux poutres de la Doma, la salle où les réunions des concellaires avaient lieu, au beau milieu de l'une d'entre elles.

Bien qu'Aneka puisse sembler irrespectueux la plupart du temps, il était cette fois-ci réellement inquiet. Les concellaires n'étaient pas du genre à rigoler, surtout avec tout ce qui touchait aux réunions. Ils risquaient de sérieux ennuis, son père et lui, s'il était découvert en train d'écouter aux poutres, que ce soit involontaire ou non.

Il était donc planté là, contorsionné le plus possible pour se fondre dans les ombres des solives projetées au plafond par les torches disposées autour de la salle.

Les concellaires étaient installés au centre de la pièce et fixaient le Superia en silence. Celui-ci s'éclaircit la gorge avant de commencer à parler d'une voix forte et calme à l'assemblée se tenant devant lui :
"Concellaires, l'heure est grave. Nous en avions parlé il y a quelques jours et j'ai de tristes informations à vous apporter aujourd'hui. Après plusieurs jours et mes multiples tentatives, je dois vous annoncer que je ne suis pas en mesure de soigner Reka.

Le groupe émit un bruissement. Aneka frémit. Reka était depuis plusieurs jours en proie à une violente fièvre, que le Superia tentait de guérir avec toutes ses capacités. Des bruits couraient à propos de cette maladie. Selon eux, elle touchait les impurs... Plusieurs histoires racontaient que les personnes qui étaient touchées par la maladie subissaient la punitions des Dieux et ne pouvaient pas en réchapper. Pourtant, Reka avait toujours fait preuve de sérieux et de respect. Le fait qu'elle soit touchée par cette maladie semblait par conséquent tout bonnement impossible. C'était pour cette raison que le Superia l'avait accueillie : il pensait qu'il s'agissait d'une autre affection.

Le Superia se racla la gorge et reprit :
"Reka doit rencontrer un Dieu et demander son pardon. Car le mal qui la touche est bien ce que nous cragnions tous : la malédiction des impurs. Seuls les Dieux seront en mesure de soigner Reka.

Il fit une pause, buvant une gorgée d'eau dans sa coupe. Les concellaires étaient immobiles et silencieux. Aneka, tendu comme une corde de citare, retint sa respiration jusqu'à ce que le Superia reprenne son discours.
"Malheureusement, le temple le plus proche se trouve à plusieurs jours de marche. Je ne peux pas transporter Reka moi-même car il faut que nous supervisions l'arrivée de l'Empereur, qui aura lieu dans dix jours, comme vous le savez tous. Nous devons ensemble décider de l'équipe qui accompagnera le convoi."

Le Superia s'assit et termina :
"Avez-vous des idées ?"